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1937 - Brudieux, 1940 - Neuvialle, 1948 - Peumiaux, 1950 - Villegouleix, 
1960 - Champredon, 1975 - Retour à Brudieux 

1937 - Brudieux

Là, Henri et Irène Moreil n'ont qu'une maison et aident à la ferme familiale. Deux enfants y sont nés et la vie est dure. Mais, les petites fermes sont recherchées et difficiles à trouver. Pour gagner un peu d'argent, Henri va travailler à la journée, notamment manœuvre-terrassier pour faire des routes, dont celle de Brudieux. A la déclaration de la Seconde Guerre, Henri est rappelé sous les drapeaux.


1940 - Neuvialle

Là, Henri et Irène louent une petite ferme d'une dizaine d'hectares, ils élèvent 6 vaches limousines pour faire du veau de lait. Ils cultivent des raves, des topinambours, des betteraves, du seigle, du sarrasin et des pommes de terre pour nourrir le bétail, les cochons, la volaille et la famille qui s'est agrandie. Pour faire les sabots de la famille, Henri va couper du bouleau (bois léger) ou du hêtre (bois plus solide et plus beau) et les taille car il a du matériel (gouge, ...) et est adroit. Après 1 ou 2 essais, les sabots sont à taille car il a autre chose à faire. Mais, la ferme est à vendre et il faut partir. Pour déménager, il faudra charger les meubles sur la charrette tirée par les vaches.


1948 - Peumiaux 

Là, Henri et Irène " louent " une grande ferme en friche d'environ 50ha, la maison est misérable (pas de plancher " on marchait sur les poutres ", portes et fenêtres en piteux état, ...). Les terres sont envahies par les genêts qu'on brûle avant de les arracher. Mais, c'est dangereux, car suite aux maquis, il y avait des cartouches et des grenades abandonnées, et ça pétaradait. Le troupeau s'est agrandi, on a même vendu deux jeunes bœufs dressés pour le travail. L'été, le puits tarit et il faut aller chercher l'eau dans le pré. Deux années plus tard, la ferme est en vente et il faut encore repartir.


1950 - Villegouleix

Là, Henri et Irène sont métayers sur une ferme de 110 ha, avec une partie de terres incultes et des bois. D'abord, il faut refaire le pont de Villegouleix pour que les quatre enfants aillent à l'école au Massoubrot. Henri remet le moulin en état de fonctionnement pour faire du concasssé pour nourrir les animaux et il y installe une presse à cidre qui servira au voisinage. Sur la ferme, il y a un troupeau de brebis et une quinzaine de vaches. Pour faire l'arrachage de pommes de terre, on fait un arban. La vie est dure, mais il y aussi les bons côtés avec la batteuse et la tuerie du cochon. Pour améliorer l'ordinaire, Irène et Henri chassent ensemble. Quand il y a un lièvre, c'est un peu la fête. Puis, les enfants grandissent et partent chacun de leur côté à la ville pour travailler. Il manque alors des bras sur la ferme.


1960 - Champredon 

Là, Henri et Irène sont domestiques et gardiens de la propriété Ferrand. D'un côté, ils entretiennent les lieux et ils ont un peu de terres pour élever quelques vaches, cochons et volailles. En 1970, il y a l'accident de tracteur, Henri ne remarchera que difficilement.

1975 - Retour à Brudieux
pour la retraite

Henri va enfin se consacrer à son " hobby ", la menuiserie. Là, dans son atelier, il va surtout faire des chaises et des fauteuils que l'on retrouve dans de nombreuses maisons à St Martin et ailleurs. Les gens en sont toujours très fiers. Il fabriquait aussi des meubles.

Christiane son ancienne voisine, raconte que pour pailler les chaises, il utilisait la paille de seigle qu'il coupait avant qu'elle soit sèche. Quand on n'a plus cultivé de seigle, il coupait les luches (Molinies) dans les pairies humides, en septembre, lorsqu'il faisait encore chaud. Il les faisait sécher à l'ombre sur une échelle.